Le massage traditionnel Amma
Le massage traditionnel Amma
Article paru dans la revue Biocontact – Octobre 2000
Les arts traditionnels chinois de guérison ont voyagé via la péninsule de Corée pour être introduits au Japon il y a environ 1300 ans. Le terme Amma provient des caractères chinois AN et MO utilisés pour désigner le massage et signifie « calmer par le toucher ».
Le Amma fut pendant longtemps le seul massage reconnu au Japon. Enseigné dans des écoles spécialisées, il faisait l’objet d’une licence d’état et devint une profession presque exclusivement réservée aux aveugles à partir du siècle dernier.
En 1945, son exercice fut interdit un temps par le général Mc Arthur, une mesure parmi d’autres destinée à briser la culture japonaise et qui conduisit de nombreux praticiens au suicide.
L’Occident n’eut accès à cet enseignement que dans les années 80 lorsque David Palmer fut formé par Takoshi Nakamura à San Fransisco et qu’il créa le Amma Institute.
Le Amma, quelques fois appelé « accupuncture sans aiguilles », parcourt l’ensemble des méridiens sur plus de 140 points spécifiques avec différentes techniques de la main ; étirements, balayages énergétiques, bercements, pressions et percussions qui entraînent le corps dans un état profond de relaxation et de bien-être intérieur.
Il stimule les systèmes nerveux et circulatoire pour améliorer la circulation de l’énergie du corps. Il conduit notamment à débloquer les énergies concentrée dans le haut du dos ou dans le ventre, résultat de stress physique ou émotionnel et facteur important de fatigue ou de maladie.
En s’adaptant à la structure de l’individu, il vise une harmonisation globale et générale de l’énergie.
Le Amma est donné à travers les vètements, le receveur étant allongé sur une table. La séance régulière complète dure plus d’une heure. Au Japon, il est souvent donné dans les établissements thermaux sous une forme plus courte mais intensive de 30 minutes (le Spa Kata) et après une détente dans un bain thérapeutique. Au cours d’une séance, le client recevra plus de 3000 stimulations, ce qui rend la massage à la fois relaxant et énergisant.
De plus par le mouvement de « Boshi Junenho », qui est une mobilisation propre au Amma (composée pour chaque point de quatre pressions successives entrecoupées d’un relâchement arrondi du poignet), le corps est bercé pendant toute la séance.
Cette manœuvre donne un rythme rapide et puissant au massage, permettant un relâchement des tensions physiques mais aussi mentales.
Particulièrement conseillé aux personnes fatiguées, le Amma est aussi très apprécié des athlètes de haut niveau avant et après un événement sportif. Aujourd’hui, les Amma est toujours la technique de toucher la plus répandue au Japon où elle est encore pratiquée à plus de 50 % par des aveugles.
LE AMMA ASSIS
A l’origine du concept général du massage assis tel qu’il se développe aujourd’hui en Occident, le Amma assis a été développé par David Palmer, le fondateur du Amma Institut of San Fransisco. David a été le premier a concevoir une chaise de massage en bois, pliante et portable qui installe le client dans une position de relaxation propice au massage, le premier à concevoir un « Kata’ (enchaînement précis et codifié de manœuvres) de Amma, efficace et puissant pour détendre le dos, les épaules, les bras, les mains, la tête et la nuque en 15 minutes.
Il démarcha les entreprises informatiques de la Silicon Valley en leur proposant ce service sur les lieux de travail. Le succès fut immédiat, d’autant que des entreprises comme Apple décidèrent de faire masser régulièrement tous leurs salariés !
Ce massage répondait parfaitement aux besoins des employés et, bien sûr, soulageait efficacement les tensions que ressentaient les informaticiens dans leur corps. En effet, la position devant l’ordinateur entraîne de nombreuses crispations parce que les doigts sont en activité permanente, tendus, mobilisés constamment par le clavier. Ces tensions remontent dans les épaules, s’étendent à la nuque et à la tête puis vers le bas du dos. De plus, l’attention maintenue en permanence sur les écrans concentre l’énergie dans le haut du corps.
Très vite, David Palmer à démontré l’intérêt de masser le personnel au bureau, cette méthode amenant des gains d’attention, de productivité et de bonne humeur.
La pratique du massage assis s’est répandue en quelques années aux Etats-Unis pour envahir les aéroports, les expositions commerciales, les jardins publics, les salons de coiffure et d’esthétique. Des boutiques spécialisées se sont même ouvertes sur ce concept.
UN MASSAGE SOCIALEMENT ACCEPTÉ EN OCCIDENT
Cette réussite se base sur l’enchaînement « Kata », qui offre un toucher structuré, économiquement et socialement acceptable avec un maximum d’effet en un minimum de temps. Son succès repose sur la reconnaissance du besoin de toucher qu’il a permis de satisfaire et qu’il est venu combler au sein même des entreprises.
Tout à coup, on prenait en compte les besoins du corps ! On avait le droit d’être touché, qui plus est au bureau, et même en public… Le Amma assis a révolutionné la perception du massage Outre-Atlantique, initiant de nombreuses personnes et les encourageant à aller vers les massages allongés et complets.
Il a permis aux masseurs de s’insérer réellement dans la société, de prouver leur utilité au sein de l’économie et de rendre cette profession respectable et respectée. Aujourd’hui le Amma assis a des confrères qui, inspirés par la chaise, ont conçu des massages assis à partir d’autres techniques. Arrivé confidentiellement en France en 1993, il gagne aujourd’hui ses lettres de noblesse dans les entreprises françaises qui prennent en compte le stress de leurs employés (72% le ressentent !) et leur qualité de vie.